학술논문

Retraitement par inhibiteurs de points de contrôles immunitaires chez des patients ayant présenté une arthrite inflammatoire immunomédiée : étude observationnelle multicentrique.
Document Type
Article
Source
Revue du Rhumatisme. 2023 Supplement 1, Vol. 90, pA290-A291. 2p.
Subject
Language
French
ISSN
1169-8330
Abstract
Les inhibiteurs de points de contrôles immunitaires (ICI) améliorent significativement la survie de plusieurs cancers mais peuvent provoquer des événements indésirables immunomédiés (immune-related adverse events [irAE]) incluant des arthrites inflammatoires (ICI-IA). Lors d'une progression oncologique, un retraitement par ICI est fréquemment discuté, mais les données chez les patients ayant présenté un épisode d'ICI-IA sont très limitées. L'objectif de notre étude était d'évaluer le risque de récidive et/ou d'aggravation d'ICI-IA à la reprise d'un ICI et les caractéristiques cliniques associées. Il s'agit d'une étude observationnelle multicentrique réalisée dans 4 CHU en France incluant des patients diagnostiqués avec ICI-IA (au moins une synovite ou des symptômes de pseudopolyarthrite rhizomélique [PPR]) ayant débuté un deuxième cycle d'ICI plus de 3 mois après l'arrêt de l'ICI et ayant ≥ 3 mois de suivi post-réadministration de l'ICI. Les données cliniques et biologiques initiales ainsi que l'évolution rhumatologique et oncologique sous retraitement par ICI ont été extraites des dossiers médicaux. Vingt-trois patients ont été inclus et la durée médiane de suivi post-retraitement par ICI était de 8 mois. Le premier épisode d'ICI-IA avait été traité par prednisone (n = 22, 96 %), csDMARD (n = 4,17 %) et anti-IL-6 (n = 1, 4 %). La raison de l'arrêt de l'ICI était l'ICI-IA (n = 8, 35 %), cancer en progression (n = 7, 30 %), autre irAE (n = 4, 17 %) et cancer stable ou en rémission (n = 4, 17 %). Le retraitement par ICI était motivé par une progression oncologique chez tous les patients (n = 22, 96 %) sauf pour un patient présentant une intolérance au traitement de 2e ligne (4 %). Au moment du retraitement par ICI, 18 patients (78 %) ne présentaient aucun symptôme d'ICI-IA, 5 (22 %) avaient une ICI-IA peu symptomatique de grade 1, 11 (48 %) prenaient toujours de la prednisone, 2 (9 %) un csDMARDs et 1 (4 %) un anti-IL-6. Une aggravation ou récidive de l'ICI-IA était retrouvée chez 12 patients (52 %) avec la même présentation clinique que l'histoire articulaire initiale mais de survenue plus précoce (médiane 1 mois). En comparant les patients ayant présenté ou non une poussée d'ICI-IA lors du retraitement par ICI, il n'y avait pas de différence en termes de sexe, d'âge, de classe d'ICI, de présentation d'ICI-IA initiale ni de traitement spécifique de l'ICI-IA. Deux sur 3 (66,7 %) des patients avec facteurs rhumatoïdes et 2/2 (100 %) des patients avec anti-CCP ont présenté une poussée/récidive de l'ICI-IA. Les patients avec cancer du poumon et avec bursite lors de l'ICI-IA initiale étaient plus à risque de présenter une exacerbation. Dans cette première étude sur l'évaluation de la réadministration d'ICI après la survenue d'ICI-IA, environ la moitié des patients ont présenté une récidive ou aggravation de l'ICI-IA. Les patients qui étaient toujours sous traitement rhumatologique spécifique pour contrôler l'ICI-IA au moment de la réintroduction d'ICI semblaient avoir un risque similaire d'exacerbation que ceux qui n'avaient aucun traitement. Certains facteurs de risque cliniques/biologiques semblent être associés au risque de récidive de poussée articulaire inflammatoire. Le retraitement par ICI chez des patients ayant préalablement présenté une ICI-IA au cours d'un premier cycle de traitement par ICI semble sécuritaire et la prise d'immunosuppresseurs au moment du retraitement ne prévient pas la survenue d'une exacerbation. [ABSTRACT FROM AUTHOR]