학술논문

Sécheresse sahélienne et action anthropique. Deux facteurs conjugués de dégradation des ressources en eau de l’Afrique de l’Ouest - Exemple du Sénégal
Document Type
article
Source
Espaces tropicaux 13(4):219-234
Subject
Language
French
Abstract
Over the last twenty years, Sahelian Africa has been affected by a nearly 30 % rain deficiency that restricts or annuls the recharge of shallow aquifers. In the case of Senegal, the transition from subdesertic conditions (rain : 300 mm, direct yearly recharge : zero), where the only recharge comes from the hydrographic network, to Guinean conditions (rain : 1400 mm, yearly recharge : 600 mm) is progressive. Contrary to the situation in temperate regions, the "effective rainfall" in the subarid zone, which is produced during the Monsoon, is not definitely gained by groundwaters, but experiences an évapotranspiration recovery period during the following lengthy dry season. In the better case, there may in fact remain a 300 mm excess at the end of the dry season. This is the "residual effective rainfall" notion. The water-heads which are set in action, compared to the rain variability of the last twenty years, show the precariousness of the balance "feeding-resources of groundwater" in this area. Similarly to this natural phenomenon, social and economic problems are apt to threaten this balance : demographic burst, increase of drinkable water personal needs, rural depopulation towards big cities (which is partly a consequence of drought in the underprivileged areas), development, in the outskirts of cities, of irrigated fields (truck gardenings and fruit) for local markets but also export. The influence of overexploitation, which is due to human concentration, combined with rain deficiency, has two different consequences upon water resources : drawdown of groundwater, damage to water quality : for instance increase of excessive fluoride contents, salt water encroachment in the Dakar country.
Depuis une vingtaine d’années, l’Afrique sahélienne subit un déficit de pluviosité d’environ 1/3, qui restreint ou annule la recharge des aquifères superficiels. Dans l’exemple du Sénégal, le passage du régime subdésertique (précipitations 300 mm, recharge annuelle directe : nulle), où la seule recharge est assurée par le réseau hydrographique, au régime guinéen (précipitations : 1 400 mm, recharge annuelle : 600 mm) est graduel. Contrairement au cas des régions tempérées, la “pluie efficace” de la zone subaride, produite pendant l’hivernage, n’est pas définitivement gagnée par les nappes, mais subit une reprise par l’évapotranspiration durant la longue saison sèche qui suit. Il ne peut demeurer en fait dans le meilleur des cas qu’un excédent de 300 mm en fin de saison sèche. C’est la notion de pluie efficace résiduelle. Les hauteurs d’eau mises en jeu, en regard de la variabilité pluviositaire observée au cours des 20 dernières années montrent la précarité de l’équilibre alimentation-ressources des nappes de cette région. Parallèlement à ce phénomène naturel, les problèmes socio-économiques sont susceptibles de fragiliser cet équilibre : l’explosion démographique, la croissance des besoins individuels en eau potable, l’exode rural vers des grands centres (qui est en partie une conséquence de la sécheresse dans les régions les plus défavorisées), le développement, à la périphérie des centres urbains, de cultures irriguées (maraîchage, fruits) destinées au marché local mais aussi à l’exportation. L’impact de la surexploitation due à ces concentrations humaines, conjugué au déficit pluviositaire, se fait sentir de deux manières sur les ressources en eau : détérioration de la piézométrie, détérioration de la qualité de l’eau : par exemple, extension des teneurs excessives en fluor, appel d’eau de mer dans la région de Dakar.