학술논문

Un dépôt sous-marin de lames polies néolithiques en jadéitite et sillimanite, et un ouvrage de stèles submergé sur la plage dite du Petit Rohu près Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan)
Document Type
research-article
Source
Bulletin de la Société préhistorique française, 2010 Jan 01. 107(1), 53-84.
Subject
Language
French
ISSN
02497638
Abstract
En août 2007, des vacanciers découvrent deux couples de lames de haches polies plantées dans une vase argileuse sur l'estran de Porh Fetan, dit du Petit Rohu, qu'ils signalent au service régional de l'Archéologie de Bretagne, ainsi qu'au musée de Carnac. La morphologie de ces lames et le matériau employé permettent d'emblée de les identifier aux spécimens en roches alpines largement documentés dans la région. Une autorisation est alors sollicitée par le SRA (Rennes) pour le Laboratoire de recherches archéologiques (UMR 6566, Nantes) auprès du DRASSM (Marseille) en vue d'une opération d'archéologie sous-marine et terrestre. Une première mission menée à l'occasion des grandes marées du 28 septembre 2007 ne permet pas de ramener une nouvelle récolte d'objets, mais provoque la découverte sur site d'un ouvrage de stèles submergé, structure formant au moins un alignement de dalles chutées (un seul bloc de chant encore en place) qui sont aussitôt relevées en plan, complétées lors d'une seconde mission aux grandes marées du 27 octobre. Une troisième mission décidée aux dernières marées de l'année, le 26 novembre, conduit à la découverte d'une nouvelle lame de hache, mais en fibrolite et au contact d'une stèle. Des sols tourbeux, visibles par intermittence depuis plusieurs années sous le sable marin, sont progressivement dégagés puis détruits par l'océan sur une plage de plus en plus amaigrie au cours du temps; ces sols conservent des traces de labours, parfois croisés, et des empreintes d'Ongulés. Le contexte environnemental permet d'avancer que les lames de haches furent enfouies dans un milieu marécageux développé derrière un cordon dunaire, au pied d'un affleurement rocheux remarquable, le rivage devant être éloigné de quelque 500 m au milieu du Ve millénaire av. J.-C., date relative proposée pour le rassemblement de ces objets. L'ouvrage de stèles et l'emplacement du dépôt sont actuellement recouverts par plus de 5 m d'eau. Ces vestiges architecturaux rejoignent la liste récemment établie des découvertes sous-marines similaires faites en baie de Quiberon, ria d'Etel et golfe du Morbihan depuis 1998. Les analyses en spectroradiométrie confirment l'origine alpine des pierres (jadéitite) et l'identité de la rochemère pour au moins 3 individus; l'observation des surfaces témoigne du fort investissement en termes de travail de polissage (poli «miroir» conservé par plaques) qui a entièrement transformé les lames utilitaires de départ. In August 2007, holidaymakers discovered two pairs of polished axeheads that had been set vertically in clayey silt on the beach of Porh Fetan, at a place called Petit Rohu. They reported their find to the Regional Archaeology Service of Brittany and to the Carnac Museum. The shape and material of these axeheads allowed them to be identified straightaway as being of Alpine origin, in common with a number of axeheads found in the region. Permission was obtained from the DRASSM (Marseille) for the Laboratory of Archaeological Research (UMR 6566, Nantes), together with the SRA (in Rennes), to undertake archaeological fieldwork, both on land in the vicinity of the findspot, and under water. Initial fieldwork, carried out during the spring tide on 28th September 2007, produced no further artefacts but did produce evidence for a submerged alignment of stelae (lying stones or fallen menhirs), of which only one was still standing; an initial plan of this structure was made at that point, and completed during the next investigation, during the spring tide on 27th October. A third investigation, carried out during the last spring tide of the year on 26th November, led to the discovery of a fifth axehead, this time made of fibrolite, found resting against one of the lying stones. Peaty soils had been intermittently observed over many years, buried beneath marine sand; these are being progressively eroded away by the force of the sea, as their sand cover becomes thinner. Traces of cultivation (criss-crossing each other in some areas) and of ungulate hoof-prints have been conserved on the surface of these soils. This palaeo-environmental context allows us to argue that the axeheads had been deposited in a marshy environment that had developed behind a dune system, at the foot of a remarkable stone outcrop. Rises in sea level since the mid-fifth millennium BC — the likely date at which the axeheads were deposited — mean that the shore has advanced by some 500 metres since then. Today, the findspot of the stone alignment and axehead deposit lies beneath 5 metres of sea. These architectural vestiges join the list of recent discoveries (since (1998) of submerged monuments in the Bay of Quiberon, the Etel estuary and the Gulf of Morbihan. Initial spectroradiometric analysis of the two pairs of axeheads has confirmed that they are of jadeitite, originating in the Italian Alps. Indeed, at least three of the axeheads can be related to a specific block of jadeitite. Their surface finish attests to a considerable investment of time in order to achieve their mirrorlike polish (which survives over part of their surfaces). This underlines the fact that these were not utilitarian axeheads, but instead were very special and precious artefacts1.