학술논문

La stimulation auriculaire transcutanée du nerf vague dans l'arthrose digitale érosive : résultats de l'essai randomisé contrôlé multicentrique ESTIVAL.
Document Type
Article
Source
Revue du Rhumatisme. 2023 Supplement 1, Vol. 90, pA9-A10. 2p.
Subject
Language
French
ISSN
1169-8330
Abstract
L'arthrose digitale érosive (ADE) est une forme inflammatoire et douloureuse d'arthrose. Le nerf vague ayant une action anti-inflammatoire et antalgique, nous avons réalisé une étude contrôlée comparant la stimulation transcutanée auriculaire du nerf vague (taVNS) à une stimulation factice (SHAM) dans l'ADE. ESTIVAL est un essai national, multicentrique, randomisé, contrôlé contre stimulation SHAM, en double insu mené dans 18 centres français [1]. Les patients avec une ADE (≥ 1 articulation érosive) symptomatique (EVA douleur ≥ 40/100 sur au moins 15 des 30 jours précédant l'inclusion) et inflammatoire (≥ 1 synovite aux interphalangiennes confirmée par échographie) recevaient, soit une taVNS (TENS VAGUSTIM, oreillette stimulant la branche auriculaire du nerf vague au niveau de la cymba concha), soit une stimulation SHAM (même boîtier, même électrode mais pas de courant délivré) 20 min/jour pendant 12 semaines (S12). Le critère de jugement principal était l'amélioration de la douleur (EVA douleur des mains) entre l'inclusion (J0) et S12. Les critères de jugement secondaires comprenaient l'évolution de la fonction (FIHOA), du nombre de synovites, de la fatigue et de la qualité de vie, de l'état de santé global, de la satisfaction du traitement, des biomarqueurs sériques (CRPus, TNFalpha, IL6, IL8) ainsi que la tolérance au traitement. Une analyse en sous-groupe selon le nombre médian de synovites échographiques à l'inclusion a été réalisée. Nous avons inclus 148 et randomisé 142 patients (73 taVNS et 69 SHAM) entre avril 2021 et mars 2022 avec un âge moyen ± écart-type de 66,5 ± 8,4 ans, 88 % de femmes, une médiane [IQR] de l'EVA douleur à 61,0 [50,0 ; 73,0] et 4,0 [2,0 ; 6,0] synovites cliniques à J0. Cent vingt-sept patients ont terminé l'étude. À S12, l'EVA douleur a diminué en médiane dans la population ITT de −16,0 [−32,0 ; 5,0] dans le groupe taVNS et de −6,0 [−27,0 ; 7,0] dans le groupe SHAM (différence de −10,0 IC 95 % [−21,5 ; 1,5], p = 0.22). Une amélioration significative de la fonction (différence de −7,3 IC 95 % [−13,0 ; −1,6]) et de l'EVA sur l'état de santé global (différence de 10,7 IC 95 % [2 ;18,9]) a été observée dans le groupe taVNS par rapport au SHAM. Le % de patients satisfaits par le traitement était supérieur dans le groupe taVNS (81,0 % taVNS vs 54,7 % SHAM, différence de 26,3 IC 95 % [7 ; 41,6]). Nous n'avons pas observé de différence sur les autres critères secondaires, dont la CRPus et les cytokines inflammatoires. Il n'y a pas eu d'évènements indésirables graves et la proportion de patients ayant eu au moins un évènement indésirable non grave (26,8 %) était comparable entre les deux bras. Chez les 71 patients avec ≥ 5 synovites échographique (médiane), l'EVA douleur diminuait significativement plus dans le groupe taVNS (−28,0 [−41,5 ; −2,5] que SHAM (−9,0 [−36,0 ; 3,0]) avec une différence de −19,0 IC 95 % [−34,5 ; −3,5]. Bien que le critère principal de l'étude n'ait pas atteint une significativité statistique, l'étude ESTIVAL montre que la taVNS pourrait être efficace dans le traitement de l'ADE inflammatoire en termes de fonction, d'état de santé global, de satisfaction des patients, et sur la douleur chez les patients présentant un nombre élevé de synovites échographiques à l'inclusion. Cette étude « preuve de concept » incite à réaliser d'autres études pour confirmer ces résultats et approfondir notre compréhension des mécanismes d'action de la taVNS dans cette affection. [ABSTRACT FROM AUTHOR]